Le dealer de son coeur

Cela fait deux semaines qu’il ne se drogue plus.
Deux semaines à souffrir sans pouvoir l’exprimer.
Ce sevrage violent, il ne l’a pas voulu
Et combat comme il peut ce sentiment entier.

Il pouvait facilement s’en passer deux, trois jours,
Puis à nouveau le manque se faisait ressentir.
Il craignait de devoir en dépendre toujours
Mais refusait pourtant de chercher à guérir.

Cette drogue agissait lentement dans le corps,
Diffusant ses effets de l’esprit jusqu’au cœur.
En prisonnier heureux, il en voulait encore
Car chacune des prises lui offrait du bonheur.

Cela faisait quatre ans qu’il avait commencé.
Goûtant de temps en temps à ce fruit défendu
Mais depuis quelques mois, il s’était avéré
Qu’en prendre tous les jours ne lui suffisait plus.


Cela fait deux semaines qu’il ne se drogue plus.
Deux semaines sans nouvelles de son petit dealer.
Ce sevrage violent est pourtant bienvenu
Car la raison résiste bien mal face au cœur.


Elle était le dealer,
Le dealer de son cœur.
Et son cœur consommait
Tout ce qu’elle lui donnait.

Il était dépendant,
Refusant cependant
D’aller chercher ailleurs
Sa dose de bonheur.

Cette drogue, si douce, aux effets secondaires,
Elle était bien la seule à savoir lui offrir.
Le manque était bien là, ne pouvant rien y faire,
Il attendrait qu’elle puisse à nouveau le fournir.